...Pardonnez-moi de vous laisser là sans pouvoir intervenir.
Le mot femme,ici,n'a plus de sens.Femme sacrée que j'aime,femme unique,femmes de nos fantasmes,de nos souffrances,femmes de notre enfance,de nos lâchetés,femmes peintes,sculptées des millions de fois,femmes de nos jours
et de nos nuits,femmes esclaves,entravées,meurtries.On achète la beauté,la possession,le jouir.Tout est jouir au masculin,brutalité et mépris.Je vous rends hommage à vous les femmes des ruelles sombres de Calama,de la calle Gijon Santiago,femmes vendues dès l'enfance,femmes des abattoirs,et des trottoirs de Mogador,d'Iquitos et des barges de Hong-Kong,vous les femmes bikinis en bleu phosphorescent des bordels d'Angeles,femmes,femmes,femmes.Je reviens vers vous,madame,avec un peu de dégoût,de tristesse.Je reviens vers vous sur la page blanche pour me réfugier en vous,mettre ma tête sur votre ventre et sentir battre la vie...
(Cher Amour)
De Bernard Giraudeau

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